La météorologie de l’espace  

 

La météorologie de l’espace est une discipline récente (on commence à en entendre parler dans les années 90) dont l’objectif est la compréhension de l’impact des manifestations du soleil sur l’environnement terrestre et ensuite d’en prédire les effets. Les influences du soleil se manifestent de différentes façons dont les trois plus importantes sont :

- l’absorption du rayonnement X et UV solaire qui chauffe l’atmosphère terrestre et la fait se dilater. Ce phénomène se produit lorsque de nombreuses régions actives sont présentes sur le Soleil ou lors d’éruptions solaires.

 - la pénétration dans les régions polaires du bouclier magnétique terrestre de particules chargées (électrons et ions) accélérées lors des éruption solaires

- l’arrivée sur Terre du vent solaire, particules éjectées en permanence par le soleil.

 

Aujourd'hui, avec la présence accrue de l'homme dans l'espace et le recours toujours plus intensif à des dispositifs technologiques sensibles, les effets du soleil sur l’environnement terrestre deviennent de plus en plus perceptibles et le besoin de prévisions de manifeste de façon de plus en plus intense.

Regardons de plus près de quelles façons et dans quels domaines l’homme est touché par ces effets :  

Les satellites : Les satellites en orbite sont freinés de façon générale par l’atmosphère.

Mais ce phénomène s’amplifie lorsque le rayonnement solaire est plus élevé ce qui engendre des problèmes d’évolutions et surtout de maintien en orbite. Les opérateurs doivent donc veiller à ce que leurs satellites gardent toujours les mêmes positions afin d’assurer leur mission.

L’ISS est confrontée à ce problème et l’AVT (Automated Transfer Vehicle) qui sera lancé en fin d’année par Ariane V (voir dans la rubrique archive, l’article en date 15.10.07) aura pour mission de rehausser son orbite.

Les particules chargées accélèrent également l’érosion des panneaux solaires des satellites et peuvent perturber et endommager les électroniques de bord.

 

 

Les transmissions : Le gonflement de l’atmosphère par les particules solaires modifie la taille de l’ionosphère ce qui engendre des perturbations en matière de communication.

Un signal entrant ou sortant ( Satellite <->Terre )peut être dévié, atténué voir absorbé totalement.

Un signal en provenance d’un GPS serait alors erroné ; une communication téléphonique pourrait être coupée.

Un signal réfléchi sur la ionosphère serait également dévié d’où la modification du trajet de propagation provoquant parasitage, perte de signal, et toutes les conséquences qu’on peut aisément imaginer.

 

 

L’homme en lui-même : Qu’il soit sur Terre où dans l’espace, tout être vivant est irradié par le rayonnement solaire selon des doses différentes en fonction de la position. Nous subissons l’influence des IR et des UV, même s’ils sont en grosse partie absorbés par l’atmosphère.

Cependant à haute altitude, le personnel navigant (pilote civil ou militaire, PNC,) est soumis à une dose beaucoup plus importante et si ces expositions se répètent trop souvent, elles peuvent engendrer de graves problèmes de santé.

L’article 9 de la directive européenne 96/29/EURATOM du 13 mai 1996 stipule que le personnel navigant, classé parmi les personnes exposées pour raison professionnelle, ne doit pas dépasser une certaine dose. Les compagnies aériennes sont donc amenées, si elles veulent respecter la directive, à changer de ligne ou à maintenir au sol les personnels approchant la dose critique.

Cette directive est-elle bien respectée ?.......

 

L’autre grand souci, c’est l’Homme dans l’espace.

Les contraintes de celui-ci sont beaucoup plus importantes que l’Homme sur Terre ou même dans les airs.

Lorsque nous voyons les dégâts engendrés sur le matériel, imaginons ce qui peut se produire sur l’organisme humain.

 

 

L’infrastructure : Les réseaux modernes de distribution électriques sont extrêmement complexes et étendus.

Les perturbations de l’ionosphère durant les tempêtes géomagnétiques engendrent des courants électriques induits sur les lignes à grandes distances. L’élévation de ce courant induit peut provoquer des incidents dans les transformateurs, des pannes de réseau, et in fine, un chaos complet dans le tissu social et économique d’une région.

L’activité géomagnétique induit dans les oléoducs des courants importants qui les érodent.

En matière de prospection minière et pétrolière, les sociétés prospectant se trouvent ainsi confrontées à un souci de mesures exactes liées à un champ géomagnétique local (perte de fiabilisation des données).

 

 

Le climat : Dans tout bilan énergétique décrivant l’équilibre de l’atmosphère terrestre, l’énergie solaire est la source principale et de loin. Cependant, rien ne prouve qu’à long terme le Soleil a une influence sur le climat.

A court terme, des évolutions ont eu lieu mais sur une durée bien déterminée et enregistrée au même rythme que le cycle solaire de 11 ans.

 

 

En conclusion, à l’heure actuelle une surveillance internationale est établie à des fins de compréhension de tous ces phénomènes et ensuite à des fins de prévisions. De nombreux instruments sur Terre tels que CLIMSO au Pic-du-Midi, le radiotélescope de Nançay en compléments des images en provenance des satellites d’observations (SOHO, CLUSTER, TRACE, STEREO...) sont exploités par toute une communauté scientifique à des fins d’analyses qui permettront à l’Homme de se protéger et de préserver tout un système soumis aux humeurs de notre étoile, le Soleil.

L. Birée le 29/10/2007